Paysages des erreurs

Les Paysages des erreurs sont des photographies de mon environnement local transformées par des programmes sur le web. Ce travail pictural est la restitution d’une perception de l’environnement transformée par les technologies numériques de communication. Les données accessibles sur Internet deviennent des formes géométriques inscrites dans les paysages, ou plus généralement dans des photographies de l’environnement perçu. Inversement, les paysages peuvent être vus comme des jeux de données. L’image devient le lieu d’émergence d’une identité nouvelle du site, un lieu de convergence et d’hybridation du site géographique et patrimonial avec le site de la toile mondiale, un lieu de pertes et d’apparitions des possibles repères et significations, un lieu d’interrogation des frontières entre représentation et abstraction, entre perçu et conçu, entre nature et culture.

Les Paysages des erreurs utilisent comme source principale de données les erreurs HTTP/404 provoquées sur le site web yannleguennec.com. L’erreur 404, c’est l’idée que quelque chose cherche une chose, quelque part, et ne la trouve pas, parce que cette chose a été déplacée, détruite, ou n’a jamais existé, ou n’existe pas encore. Ce qui est produit par cette action, c’est une trace, enregistrée à l’endroit où la chose recherchée n’existe pas. Dans cet enregistrement, il y a une donnée particulière: l’adresse de cet auteur, de cet agent, son adresse IP. Ce sont ces adresses que j’utilise dans les Paysages des erreurs. Cela signifie que les formes géométriques inscrites dans les photographies de paysages sont les ombres portées d’agents qui cherchent et ne trouvent pas. Ils sont comme des gnomons plantés dans le sol. Ils repèrent ce qui n’existe pas, mais produisent par leur présence à un moment donné, l’émergence d’une géométrie métaphorique, où des absences génèrent des présences.

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